L'actualité de la crise : MATIÈRE À PERPLEXITÉ, par François Leclerc

Billet invité

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Il y a deux jours, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, commentait non sans assurance la décision de la BCE de supprimer toute rémunération pour les liquidités apportées à l’Eurosystème par les banques commerciales. Celles-ci préfèrent en effet les mettre en lieu sûr depuis le début de la crise, plutôt que les prêter à leurs consœurs. 800 milliards d’euros ont emprunté dernièrement ce chemin, un niveau jamais atteint auparavant. Le marché ne manque pas de liquidités, comme on peut le constater, le problème est l’usage qu’il en fait, ou plutôt qu’il n’en fait pas.

« Nous avons franchi un pas important pour décourager les banques de nous apporter leurs liquidités, pour les inciter à être plus actives en termes de distribution de crédit, en termes d’investissement sur les marchés de titres », est venu alors expliquer Christian Noyer, par ailleurs membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, qui formulait le vœu que « les banques retrouvent le chemin de l’interbancaire », la clé selon lui du problème.

Las ! ce n’est pas du tout ce qui se passe. D’une part la défiance entre elles que les banques continuent de manifester et d’autre part les précautions qu’elles prennent dans la perspective de devoir appliquer les dispositions de Bâle III – si elles ne parviennent pas à en obtenir l’assouplissement – les ont poussées à se contenter de transférer leurs avoirs d’un compte de la BCE à un autre.

Leurs dépôts n’étant plus rémunérés, elles ont placé une large part de leurs liquidités en compte-courant, là où sont déjà leurs réserves obligatoires (qui ne sont rémunérées à 0,75 % que pour le montant qui correspond effectivement au ratio obligatoire de 1 % des encours de prêt, les excédents déposés au-delà de ce ratio n’étant pas rémunérés). Le montant des fonds comptabilisés sur ceux-ci est passé de 107 milliards à 503 milliards d’euros, bien au-delà des obligations des banques.

Resterait bien encore en magasin la possibilité d’assortir les dépôts des banques d’un taux négatif, c’est-à-dire de leur faire payer la location du coffre-fort, mais étant donné qu’elles peuvent le placer en compte-courant, cela ne servira à rien.

On hésite sur la morale à tirer de l’histoire. Faut-il se contenter d’en conclure que la BCE a perdu la main ? que ses outils ne fonctionnent plus ? ou bien encore que ses dirigeants font preuve d’une grande naïveté, ne se décidant pas à comprendre que leur monde a changé ?

56 réponses sur “L'actualité de la crise : MATIÈRE À PERPLEXITÉ, par François Leclerc”

  1. Prêts pour la « nationalisation », ou plutôt l’ « européanisation » des Banques????

    Si les crédits des banques sont d’ores et déjà orientés vers l’Europe, ce sera tout simple….

  2. Les industries et les services sont en constante diminution dans les pays industrialisés, au niveau local, l’économie est durement touché par les délocalisations, les fermetures, les plans de restructurations et les plans sociaux à rallonge.

    Pourtant ce sont ses investissements qui font que par l’impôt, les lieux deviennent économiquement attractif, et en capacité d’effectuer des remboursements et des investissements publics réguliers comme pour l’éducation, la santé ou l’environnement (même faiblement). Au lieu de celà, la pauvreté s’installe, les possibilités d’ouvrir de nouveaux marchés sont cassés par des importations massives de produits venant de pays dont la concurrence est impossible pour les activités locales.

    C’est une contagion qui va du départ des grandes entreprises ou des appareils de production à la destruction du tissu local suivant le même mouvement. C’est du Tchatérisme à l’échelle occidental, dans le sens où c’est une désindustrialisation massive sans la moindre contrepartie, accompagner d’une baisse drastique des budgets. Les tissus locaux sont à leurs tours visés, et la solution des services étant elle-aussi délocalisable, qui suit le même rythme.

    C’est un appauvrissement financier dont ne sont pas exclus les citoyens des pays relocalisateurs, avec des salaires de misère pour les citoyens des pays en voie de développement, une hausse des prix généralisée et un endettement très élevé pour l’Etat, les régions ou les collectivités locales. De plus, il y a déjà mise sous pression pour délocaliser vers d’autres secteurs géographiques si par exemple comme la Chine, les salaires venaient à être revus à la hausse.

    Il y a un sauvetage financier qui n’est pas prise en compte celui des citoyens, qui sont de plus en plus marginalisés par la pauvreté, la fermeture d’accès à l’emploi, et qui ne sont pas renflouer par aucun investissement.

    1. capacité d’effectuer des remboursements et des nvestissements publics réguliers comme pour l’éducation, la santé ou l’environnement (même faiblement)….
      appauvrissement financier dont ne sont pas exclus es citoyens des pays relocalisateurs, avec des salaires de misère pour les citoyens des pays en voie de développement, une hausse des prix généralisée…

      Ironie des temps : le nouveau président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, vient de déclarer qu’il souhaitait un « pare-feu économique » pour les Pays en Voie de Développement (protection d’un revenu minimal et accès aux services primaires – éducation, santé, énergie…).

      1. Ironie des temps où anticipation d’un futur virage protectionniste de l’Europe et des USA ? Un « pare-feu économique » pour amortir ce virage ? Dans sa déclaration, il ajoute que ce pare-feu économique « est aussi essentiel » que « le renforcement de la demande intérieure ». Ils dégustent déjà bien avec la présente crise du « soliton [sic] », mais le protectionnisme ouaille-aie-aie.

  3. L’interbancaire serait la clé selon Christian Noyer du problème!

    On crois rêver! C’est pas en alimentant en liquidité jusqu’à plus soif les banques qu’elles vont se faire plus confiance les unes par rapport aux autres. faudrait peut-être commencer par faire de vrai stress tests pour trier les bonnes des mauvaises et liquider les dernières.

    1. Des bonnes ?
      Des banques qui, hier auraient encouragé les hausses de salaires au lieu des hausses de crédits, et aujourd’hui n’encourageraient pas les baisses de n’importe quoi sauf leurs bénéfices ?
      Ça n’existe pas.

      1. +

        « Une bonne banque est une banque morte »

        Pour amorcer un début de solution, faudra commencer par annuler la dette créée par les ‘marchés’, socialiser intégralement le secteur bancaire, mettre la spéculation hors-la-loi, fermer la bourse…

      2. Ah oui, et :

        « Un bon banquier est un banquier en taule »

        Il y a des limites, et elles sont dépassées depuis un certain temps.

    1. mouais j’aimerais bien savoir ce qu’espere tirer comme avantage bank of america de l’effondrement de la zone euro en encourageant les plus faible à la quitter. Ca m’a l’air d’etre un article bien téléguidé.

  4. Pourtant les représentants français étaient bien nomes : T

    Il commencèrent par « TRICHET » et finir par être « NOYER ».

    Personnellement je pense qu’on ne choisi plus les personnes pour leurs compétences. On rémunère quoi alors ?

    Banquier ou joueur compulsif ?

  5. Après l’explosion de l’euro, que restera-t-il ? Après l’explosion de l’euro, il restera les Etats.

    Aujourd’hui, quels sont les cinq Etats-refuges, qui apparaissent les plus solides en cas d’explosion de l’euro ?

    Les investisseurs internationaux ont choisi cinq Etats-refuges en zone euro : France, Autriche, Pays-Bas, Finlande, Allemagne.

    – France : taux des obligations à 2 ans : 0,109 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Finlande : taux des obligations à 2 ans : 0,037 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Autriche : taux des obligations à 2 ans : 0,031 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Pays-Bas : taux des obligations à 2 ans : 0,004 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    – Allemagne : taux des obligations à 2 ans : – 0,042 %. Je dis bien : moins 0,042 %. Record historique battu. Les taux n’avaient jamais été aussi bas.

    http://www.bloomberg.com/quote/GDBR2:IND

      1. Avant 1991, les partisans de l’URSS disaient :

        « il ne peut pas y avoir explosion du rouble de l’URSS ».

        Et après 1991 ?

        Après 1991, le rouble de l’URSS a explosé et il y a maintenant 15 monnaies nationales :

        1-Arménie. Monnaie : le dram.
        2-Azerbaïdjan. Monnaie : le manat azéri.
        3-Biélorussie. Monnaie : le rouble biélorusse.
        4-Estonie. Monnaie : l’euro.
        5-Géorgie. Monnaie : le lari.
        6-Kazakhstan. Monnaie : le tengue.
        7-Kirghizistan. Monnaie : le som.
        8-Lettonie. Monnaie : le lats.
        9-Lituanie. Monnaie : le litas.
        10-Moldavie. Monnaie : le leu moldave.
        11-Ouzbékistan. Monnaie : le sum ouzbek.
        12-Russie. Monnaie : le rouble.
        13-Tadjikistan. Monnaie : le somoni.
        14-Turkménistan. Monnaie : le manat turkmène.
        15-Ukraine. Monnaie : la hryvnia.

        Toutes ces constructions supranationales sont des bombes à fragmentation.

      2. @polo
        Chassez cette assurance absurde, j’en ai lu, il y a 20 ans qui disait que la création d’une monnaie unique était une absurdité.

  6. En quelques mots:
    Si les banques ne se font plus confiance entre elles,
    nous les déposants devons les fuir encore plus…
    en attendant leur expropriation et la création d’un service public bancaire,
    mettant l’épargne au service d’un plan de développement économique
    répondant aux besoins de tous, et au respect de la planète.

      1. Vous avez raison, ce ne sera pas mignon…
        Il faudra montrer les dents,
        et mordre si elles ne sont pas assez disusasives.

        Et cela va prendre un moment.

        En plus, ce n’est pas joué.
        Rien de garantit, même pour l’espèce humaine,
        de pouvoir s’adapter à son environnement.
        Mais se battre est le prix de la dignité et de la serennité.

  7. Alimenter les banques avec des liquidités qui ne valent rien et qu’elles placent à des taux parfois négatifs ou à « bonds perdus » …/…
    Que c’est beau, j’en ai la larme à l’œil, on touche au but !!

  8. Monsieur Leclerc.
    Comme si l’appât du gain, car la fuite du risque était une perplexité….

    Ca me rappelle un certain Jorion me traitant d’imbécile plus que je ne le suis et vous, ne faisant remarquer qu’à demi-mots que les vautours ont peur.

    1. yvan,

      Comme si l’appât du gain, car la fuite du risque était une perplexité…

      y manque des mots là, ou une virgule.
      T’façons peur de la perte et appât du gain sont antinomiques, sources de perplexité (et d’infinie complexité) en tous cas.

  9. François, mine de rien, à ce rythme, 800 milliards × 0,75% = 6 milliards in ze pocket pour la Bce sur un an rien que sur les facilités de dépôt. De quoi provisionner, voire recapitaliser… Pris surtout j’imagine dans les poches des banques allemandes qui savent plus quoi faire des liquidités, qui plus est. Et pourquoi on plafonnerait pas les dépôts sur les comptes courants BCE au fait ?

    1. Vigneron,

      Non, les 800 milliards ne donnent pas lieu au versement d’intérêts (voir la précision entre parenthèses), seules les réserves obligatoires déposées sur les compte-courants de la BCE en respectant le ratio d’1 % des encours de crédits des banques commerciales sont rémunérées.

      À la louche, on doit être à une exigibilité d’environ 70-75 milliards d’euros au titre des réserves obligatoires dans la zone euro. Ce sont seulement ces montants qui sont rémunérés au taux du refi, soit tout au plus 560 millions.

      Quant au plafonnement, ce serait en effet un moyen de forcer la main aux banques pour revenir sur l’interbancaire, mais qui serait considéré comme « non conventionnel ». Mais au point où on en est…

      1. Mais si Julien, relis :

        Leurs dépôts n’étant plus rémunérés, elles ont placé une large part de leurs liquidités en compte-courant,

        Si tu sors ton pognon d’un compte rémunéré de ta banque pour le foutre sur ton compte courant non rémunéré (ou idem sur un livret A au delà du plafond rémunéré), ta banque récupère les intérêts qu’elle aurait dû te verser. Pareil pour la Bce qui voient les facilités de dépôts au jour le jour se vider dans les comptes courants. Et désolé mais c’est bien pour le moment 800 milliards anciennement rémunérée à 0,75% qui ne le sont plus désormais tout en étant toujours au passif de la Bce, cqfd.

      2. @ julien . Question; : pour autant qu’une banque raisonne comme ma grand-mère. Disposer de liquidité et ne rien en faire, ce peut être, « se les garder disponibles » en vue de permettre , le moment venu, de « faire un bon coup » par l’acquisition de titres de propriété sur des actifs tangibles bradés. Ainsi, d’aucuns se referont une santé quand ces actifs tangibles seront sur le point d’entamer « un cycle de hausse » et que les banques pourront prêter , sans risque, à un taux intéressant . Il va y avoir une main basse sur la Grèce, etc. ?

      3. « Achats d’actifs tangibles », Morlie ? Pfff… Pour l’instant elles en vendent des actifs les banques eurozonardes, surtout ceux en $ bien sûr, puisqu’elles en manquent de $. A qui ? Hedge funds et banques US. Et mine de rien, 2% d’inflation perdus sur leurs réserves dormantes à la BCE plus déjà 10% perdus sur le change eurodollars, sur 800 milliards ça commence à cuber l’affaire, surtout dans un monde qui, tout à l’agonie qu’il soit, devrait encore voir son Pib croître de l’ordre de 3% cette année, Afrique voisine en tête…
        Selon l’ABE, sur le dernier semestre, le financement des investissements à long terme par des banques eurozonardes en délicatesse avec leurs fonds propres a diminué de plus de 16%, de 6% pour les autres banques zérozonardes. Pendant ce temps ce type de financements (« tangibles » et de long terme donc) augmenteeait plutôt ailleurs dans le monde (banques US encore et asiatiques)… Pareil ou pire que l’austérité budgétaire ? Y’a : l’austérité bancaire.

      4. @ vigneron

        Si j’ai bien compris la liquidité disponible serait dormante rien que pour Bâle III ; Pfff …

        Il y a pas que des banques dans le capitalisme, les banques c’est fait pour que les gogos y déposent leur sous; ceux qui depuis quelques générations ont bien compris le jeu, savent que quand la ronde des chaises musicale s’arrête, parce que tout le monde comprend que des reconnaissance de dette « c’est pas de l’argent », s’arrangent alors pour convertir, ce qu’ils peuvent de reconnaissances de dette, en bel et bon argent, afin de passer chez le Notaire, acheter quelque chose pour « l’avenir des enfants ». Est-ce que je me trompe tant que ça ?

        Comme on ne prête qu’aux riches, pour faire grossir le patrimoine, il vaut mieux emprunter que vendre un actif pour un autre, et comme les Etat vont brader nos bijoux de famille, il faut bien que la liquidité soit mise, provisoirement, de côté. ll n’y a même pas besoin de stratégies démoniaque, les « banques » mettent ce qu’elles peuvent, à l’abri à la BCE, en attendant des jours meilleurs, non ? C’est une vraie question, quel est votre avis ? Depuis 2008 quel a été l’activité des notaires, relativement à une très petite catégorie, dans le domaine des titres de propriété sur des actifs tangibles ?

      5. Les notaires Morlie ? T’en fais pas pour eux, ça brasse, ça brasse, et du « tangible » comme tu dis. 7 milliards d’honoraires en 2011.

        Le notariat en chiffres
        Les notaires assument leur mission de service public sur l’ensemble du territoire. Ils contribuent à la vie économique du pays, ainsi qu’en témoignent ces données statistiques. 
        Au 1 er janvier 2012, 9.231 notaires, dont 6.754 exercent sous la forme associée au sein de 2.860 sociétés.
        4.570 offices, nombre auquel il convient d’ajouter 1.328 bureaux annexes, ce qui porte à 5.898 le nombre de points de réception de la clientèle sur tout le territoire.
        Plus de 47.000 salariés, ce qui porte, en ajoutant les notaires, à plus de 56.000 le nombre de personnes travaillant dans les offices.
        2694 notaires sont des femmes (30,2%) L’âge moyen est de 48 ans.
        – L’activité économique du notariat
        Chaque année, les notaires :
        . reçoivent 20 millions de personnes
        . traitent des capitaux d’un montant de 600 milliards d’euros
        . établissent plus de 4 millions d’ actes authentiques
        . réalisent un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros.
        – Répartition de l’activité notariale suivant le chiffre d’affaires.
        Immobilier, ventes construction, baux : 49 %.
        Actes liés au crédit : 14 %.
        Actes de famille, succession  : 26 %.
        Négociation immobilière : 4 %.
        Droit de l’entreprise, conseil, expertise, conseil patrimonial : 7 %

  10. Le Brésil rejette l’austérité à l’européenne face à la crise.

    Le Brésil, confronté à un essoufflement de sa croissance, refuse les mesures d’austérité comme en Europe pour faire face à la crise et baissera les impôts tout en maintenant les investissements et les aides aux plus pauvres, a déclaré la présidente Dilma Rousseff. La chef de l’État a critiqué à nouveau les mesures d’austérité prises par les Européens comme la réduction des salaires et la hausse des impôts, lors de l’inauguration d’une plate-forme pétrolière dans l’État de Bahia (nord-est).Elle a dit que la sixième économie du monde renforcerait les mesures d’encouragement à la relance de la croissance et éviterait que la monnaie brésilienne s’apprécie face au dollar au détriment de l’industrie, le secteur le plus touché par la crise.

    http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2012-07-13/le-bresil-rejette-l-austerite-a-l-europeenne-face-a-la-crise-926716.php

    Espagne : les « indignés » manifestent contre le plan de rigueur.

    Au moins un millier de manifestants des « indignés » ont manifesté ce soir à Madrid contre les coupes budgétaires de 65 milliards d’euros décidées par le gouvernement, criant « démission, démission » lorsqu’ils se sont rassemblés devant le siège du parti de droite au pouvoir. « Ils s’en mettent plein les poches, ohé, ohé, ohé », criaient aussi les manifestants, encadrés par une vingtaine de fourgons de police, qui se sont rassemblés devant le siège du Parti populaire (PP) du chef du gouvernement Mariano Rajoy. Après avoir adopté un budget 2012 d’une rigueur sans précédent, comprenant 27,3 milliards d’euros d’économies, le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle cure d’austérité, avec 65 milliards d’euros d’économies prévues d’ici à la fin 2014, associant des rentrées d’argent supplémentaires via notamment une hausse de la TVA et des coupes visant les fonctionnaires et les chômeurs.

    http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2012-07-13/espagne-les-indignes-manifestent-contre-le-plan-de-rigueur-926714.php

    1. … a déclaré Dilma Rousseff lors de l’inauguration d’une plate-forme pétrolière dans l’État de Bahia…

      Saint Petrobras priez pour nous pauvres… ben… pauvres pêcheurs.

  11. « Il y a répression financière quand un gouvernement prend des mesures pour orienter au profit  de  l’Etat des  fonds,  qui  en  l’absence  de  réglementation  du  marché, iraient ailleurs. Ce sont les mesures suivantes :
    – Obtention  par  l’Etat  de  prêts  de  prêts  préférentiels  auprès  des  publics  intérieurs  captifs  (tels  
    que les fonds de pension ou les banques nationales),
    – Plafonnement  explicite  ou  implicite  des  taux  d’intérêt,  
    – Réglementation des mouvements de capitaux transnationaux
    – et  (en  général)  liens  plus  étroits  entre  l’Etat  et  les  banques,  par  une  participation  publique   explicite ou par une lourde « pression morale ».
    Parfois,   la   répression   financière   s’accompagne   de   l’imposition   de   réserves   obligatoires   élevées,   de   taxes   sur   les   transactions   boursières,   de   l’interdiction   des   ventes   d’or   ou   du   placement de montants élevés de titres non négociables de dette publique ».
    Reinhart C., Kirkegaard J., Sbrancia B., Retour de la répression financière, Finances & Développement, Juin 2011.»

    La porte étroite
    La crise, N°20, 8 juillet 2012
    Henri Regnault

    http://www.ieim.uqam.ca/spip.php?page=mot-ceim&id_mot=302

  12. Ce n’est pas arroser l’économie financière qu’il faudrait faire, mais arroser l’économie réelle. Le problème est que l’industrie financière a monopolisé les circuits d’arrosage et préfère faire passer le liquide d’un réservoir dans un autre pour maintenir la pression, plutôt que risquer de la voir baisser en arrosant les potagers. Ce serait trop faire confiance aux jardiniers car ceux-ci s’intéressent plus aux légumes qu’à augmenter la quantité du liquide dont les traders font une très grosse consommation.
    Où sont les vrais besoins ? Il faudrait mettre le nez dans la microéconomie pour le détecter.

    1. « Où sont les vrais besoins ? Il faudrait mettre le nez dans la microéconomie pour le détecter. »

      Et il arriva un temps où tous ceux qui travaillaient plus pour gagner plus se mordirent les doigts de s’échiner dans des tâches qui, finalement, appauvrissaient leur monde en semblant l’enrichir.

      Les gens de ce monde, portés par les événements, prirent brutalement conscience de l’inanité de la grande majorité des activités qui enrichissaient tant leurs promoteurs. Il comprirent d’un coup qu’une sorte de loi naturelle inverse existait sur la terre, qui liait enrichissement par l’activité et appauvrissement du groupe. La plupart du temps, plus l’activité enrichissait ceux qui s’y livraient,, plus le groupe s’en trouvait appauvri. Le fait que l’appauvrissement collectif soit indirect et à long terme, alors que l’enrichissement personnel semble irradier immédiatement la société de l’enrichi et que les gens du monde de l’enrichi possèdent les moyens de présenter fallacieusement les faits au monde, avait longtemps trompé.

      Mais les temps étaient venu de l’explosion de la réalité, comme lorsque les reliefs de générations de locataires d’un immeuble, toujours rejetés sous le plancher, finissent un jour, de par leur silencieuse décomposition, par porter atteinte à la structure même de l’immeuble.

      Les temps étaient venus où ce qui enchantait tant, apparaissait maintenant inutile, futile, nuisible. Ainsi il arriva que l’automobile, autrefois si prisée, expression brutale des pulsions les plus puériles – avoir la plus belle possible, la plus rapide, la plus grosse… – et qui enrichissait tant ses promoteurs, perdit tout son prestige et apparut pour ce qu’elle était : un destructeur d’espace, de temps et de gens. L’avion même, vit son essor cassé net par la réalité pétrole en déclin, quelques fussent les efforts désespérés de ses propagateurs voyant leur poule aux oeufs d’or leur échapper, pour l’alléger, le rendre plus sobre et lui trouver d’autres énergies. Jusqu’ à la fée électricité qui cachait en fait la méchante sorcière nucléaire.

      Alors commença à s’effondrer toute la chaîne des activités finalement nuisibles, mais tellement rémunératrices. L’ agriculture industrielle dopée pétrole (celle que ses riche tenants nommaient publicitairement « agriculture conventionnelle »), les industries du tourisme, si destructrices d’originalité, l’industrie du déplacement pétrolifère, ou à polluantes et trompeuses batteries, les activités dites du « bien être » – bien être du compte en banque de ses tentateurs – , internet, fallacieusement caractérisé dématérialisé…

      Alors réapparurent les activités réellement utiles, matériellement, cognitivement, affectivement et culturellement. Assurer sans détruire des besoins fondamentaux non appauvris, enrichir non matériellement l’individu (le véritable enrichissement).

      Delphin

  13. picsou assis sur son coffre…

    en 2000 j’ai rencontré un fada en espagne qui ma confié un de ses nombreux secrets
    il avait sous son lit une cassette avec son trésor de guerre: une boite remplie de pièces de 500 pesetas
    si jamais tout s’écroule ça au moins conservera sa valeur… m’a t-il affirmé avec le plus grand sérieux
    je lui ai dit que je trouvais sa cassette pas assez bien organisée et que je savais rouler les pièces en rouleaux de 10 ou 20 avec une simple feuille de papier ainsi il pourrait tenir ses comptes plus facilement
    j’ai joué avec lui a faire des rouleaux avec ses pièces
    il était ravi
    comme ça y avait même de la place pour en rajouter.
    ça a fait un peu baisser son niveau d’angoisse contrebalancé par la satisfaction d’une organisation parfaite.
    c’est une méthode se soins, des fois ça fait un déclic que de régresser jusqu’au taquet
    là ça n’a pas marché, il n’est toujours pas remis du passage à l’euro… et du reste

  14. On hésite sur la morale à tirer de l’histoire. Faut-il se contenter d’en conclure que la BCE a perdu la main ? que ses outils ne fonctionnent plus ? ou bien encore que ses dirigeants font preuve d’une grande naïveté, ne se décidant pas à comprendre que leur monde a changé ?

    Il n’y a certainement pas que les dirigeants de la BCE qui ont perdu la main et qui ne comprennent pas que le monde à changé. Malheureusement tous ceux qui sont à la direction du monde donnent l’impression d’être dépassés par la situation. Elle relève de la physique et sa résolution ne peut relever que de la physique, même si elle impacte les domaines économiques, politiques et sociaux.

    Les humains de la planète, qui ne sont pas tous arrivés au même niveau de développement, sont dans une impasse parce qu’ils ont réglés leur marche, leur évolution globale, sur une croissance continue de leur niveau de vie moyen, autrement dit, sur une croissance continue de leur consommation d’énergie.

    Comme le mimétisme joue un très grand rôle, dans le processus d’évolution, il est tout à fait logique que les pays qui ont enregistré un retard de développement, aspirent à rattraper ceux qui ont pris de l’avance. Ces pays aspirent donc à consommer d’avantage d’énergie fossile puisqu’elle représente 80% de l’économie consommée dans le monde.

    http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html

    Or, cette énergie est puisée, non sur les flux d’énergie en provenance du soleil, mais sur des stocks de ce type d’énergie enfouie depuis des centaines de millions d’années par suite des grands bouleversements qu’a connus notre planète à ces époques très lointaines . Ces stocks s’épuisent et sont de moins en moins rentables à exploiter du fait d’un taux de retour énergétique décroissant.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique

    Cette nouvelle donne énergétique déstabilise l’économie et rend les investissements plus risqués. D’où la tendance à conserver des liquidités pour éventuellement assurer sa propre survie à court terme plutôt que de s’en démunir en investissant, par exemple dans les économies d’énergie ou dans la production d’énergies nouvelles.
    Il est probable que seul l’Etat, ou une confédération d’Etats au niveau de l’Europe, pourrait être en mesure d’oser mettre en route les programmes susceptibles de débloquer les craintes. Cela serait de nature à donner confiance aux agents économiques.

    Le problème se complique par le fait que tous les Etats ne sont pas dans une situation aussi critique. L’Europe du Nord est mieux dotée en énergies fossiles que l’Europe du Sud qui, elle, n’a pratiquement plus rien. De plus, l’évolution démographique intervient aussi dans ces questions. Certains pays sont en déclin démographique alors que d’autres sont en croissance.

  15. Ils pourraient le préter à l’économie leur crédit . Personnellement j’ai un projet de micro-centrale .
    Je peux la monter et fournir à EDF 4 , 5 10 fois plus d’électricité que je n’en consomme . Je ne veux surtout pas du plan pour demeuré qui consiste à présenter son bussiness-plan à la
    banque , courbettes assorties, travailler pour rembourser ses crédits et payer ses impots .
    Or je suis contraint de constater que c’est EDF qui m’y contraint , par les contrats qu’elle propose . On y trouve des conditions cul-de-poule du genre , contrat de 20 ans . C’est nécessaire
    de signer un contrat de 20 ans ? . Avoir du matériel neuf (et certifiés ?) . Edf vient visiter mon installation pour vérifier sa conformité (et mon pied au cul ) .
    Conclusion ils iront la chercher au proche-orient leur énergie , quand à moi j’irai ailleurs la faire
    ma centrale , dans un pays où on est moins arrogant et du coup plus prospére .

    1. EDF est obligé de racheter l’electricité plus cher qu’il ne le revend. du coup qu’il traine un peu les pied, c’est de bonne guerre!!!

  16. Cher monsieur, accuser les banquiers de naïveté me paraît étrange. Ces gens, comme vous et moi, ont leurs qualités et leurs défauts. Mais de naïveté point. La seule question qui vaille à mes yeux est: quel est leur intérêt à agir de cette manière ou d’une autre? Si l’on considère que le monde de l’argent est, en gros, solidaire face à l’univers social et politique dans lequel il baigne, soyons assurés que leur calcul, peut-être basiquement personnel, fonde leurs décisions. Un banquier central ou présidant aux destinées de la Banque de France reste un banquier, appelé un jour ou l’autre à rejoindre un pantouflage rémunérateur contre services rendus. On ne se fâche pas entre amis, et croire à un éventuel souci pour l’intérêt général de la part de ces carnassiers est sans doute aventuré. Copains et coquins, c’est tout un. Dans le climat de complicité objective du politique, qui fait semblant de « ne pas pouvoir », pourquoi ces gens là se gêneraient-ils? Ils ne sont pas en fonction pour servir des principes, mais essentiellement le pouvoir de l’argent, dont ils profitent ou profiteront grassement. Comme dit Stiglitz, la cupidité est aux manettes. La culture, la technicité et le savoir-faire, cela ne fait pas des saints, moins encore des idiots. Je vous assure qu’ils sont très intelligents! Cordialement.

    1. De fait, une personne un tant soit peu logique a, à ce moment-là, beaucoup de mal à comprendre qu’ils ne rectifient pas un système qui va droit dans le mur…
      Ou sont-ils coincés par « les autres »…??
      Auquel cas, ça tomberait bien car j’aurais besoin de pavés auto-bloquants pour refaire une allée. (pavée de bonnes intentions… 🙂 )

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